L'Argonne

Sur les pas d'André Theuriet : La Chanoinesse (6), Le buste de Mirabeaux

Deuxième partie, 1791 - I Le Buste de Mirabeau

Le jeune Jean-Joseph Renard vient d'être éconduit par la chanoinesse. Il quitte de rage Lachalade avec l'esprit vengeur et revient à Bar.

P.77  "Le 22 avril 1791, la Société des Amis de la Constitution célébra à Bar l'inauguration du buste de Mirabeau".

P.78 "J.-J. Renard avait également progressé avec les événements. Ce n'était plus le jouvenceau humble et obséquieux, à la mine de séminariste, au pauvre habit noir râpé, quittant piteusement le presbytère de La Chalade, avec son mince paquet au bout d'un bâton. — Rentré à Bar au mois de septembre 1789, il y publiait d'abord un libelle franchement révolutionnaire, qui le brouillait définitivement avec son oncle, mais qui lui gagnait le cœur du parti avancé".
La chanoinesse 6

P.78 "En attendant, le neveu du curé figurait à la tête des enragés; il s'était débaptisé et s'appelait maintenant Julius - Junius Renard; le peuple des faubourgs lui obéissait, les modérés le surveillaient avec inquiétude et ceux qui l'avaient dédaigné jadis commençaient à le redouter".

 

P.79 "Julius-Junius Renard, dès midi, stationnait dans la cour du collège où siégeaient les Amis de la Constitution et d'où le cortège devait partir."
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"Enfin, au coup de deux heures, un roulement de tambours annonça le commencement de la fête; le cortège sortit de la cour et se dirigea vers la ville haute par la côte des Prêtres".
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P.81 "Ces clameurs de la foule montaient avec un ensemble plus nourri lorsqu'on passait devant les volets clos des maisons abandonnées par des familles nobles qui avaient fui à l'étranger. L'émigration commençait, en effet, à prendre des proportions. inquiétantes, et dans cet exode de la noblesse vers Luxembourg et Coblentz, ou les princes méditaient un retour offensif avec l'assistance des armées étrangères, le peuple voyait la menace d'une restauration de l'ancien régime".
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P.82 "Après avoir parcouru les rues de la ville haute, le cortège s'arrêtait place Saint-Pierre, devant l'hôtel de ville où l'on avait élevé une vaste estrade enguirlandée de feuillages".
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P82-83 "Maintenant le cortège se reformait, grossi de toutes les autorités de l'estrade. Il redescendait vers la ville basse et pénétrait dans l'ancienne église des Augustins où Julius-Junius Renard devait prononcer l'éloge de Mirabeau".
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P.83 "Le nez au vent, les yeux hardis, la bouche entr'ouverte, Nanine semblait boire les paroles de l'orateur, qui dans un style déclamatoire célébrait les vertus civiques du grand tribun de la Révolution".

 

P.85 "Dès qu'il eut terminé au milieu des marques d'approbation, J.-J: Renard s'élança à la tribune. D'abord, avec une habile perfidie, il rendit justice au patriotisme et aux généreuses illusions du député Baujard".
« Mais, citoyens, s'écria-t-il, tout en vous préparant à vaincre les ennemis du dehors, il ne faut pas perdre de vue les manœuvres liberticides des ennemis du dedans.

 

"J'ai entre les mains les preuves de leurs menées. A quelques lieues d'ici, à La Chalade-en-Argonne, j'ai. découvert un nid de nobliaux factieux qui correspondent avec le traître Bouillé et avec les émigrés. Leurs femmes mêmes complotent pour restaurer l'ancien régime, avec l'aide des Autrichiens et la complicité d'un roi parjure... Je puis vous citer leurs noms... »
A cette allusion à l'Argonne et à La Chalade, François Baujard tressaillit. Il eut l'intuition que la dénonciation de Renard visait la famille Saint-André".
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P.88 "Aussi, bien que l'heure fut avancée, au lieu de regagner son logis de la ville haute, se dirigea-t-il vers la maison de Mme de Rosnes".

P.91 "Il est vrai, madame, et c'est l'un des motifs de ma visite. Ce soir, au club, le jeune Renard, qui a, je crois, un oncle curé à La Chalade, a dénoncé à mots couverts ce village comme un nid de factieux, où les femmes mêmes conspirent avec les émigrés... Je l'ai interrompu au moment où il allait citer des noms, parce que parmi ces noms suspects j'ai craint d'entendre celui de Mme d'Eriseul".

"Mais vous, Baujard, ne m'avez-vous pas dit que vous partiez demain pour Verdun?
- Oui, madame.
- De Verdun à La Chalade il n'y a pas loin... Quand vous aurez terminé vos affaires, ne pourriez- vous pousser jusqu'au Four-aux-Moines, et chapitrer ma nièce, de ma part?"
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P.92 "Si ma présence à La Chalade peut vous rassurer, madame, je vous promets d'y passer dans quelques jours..."
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Documentation :
André Theuriet, La Chanoinesse 1789-1783, Armand Collin et Cie Editeurs - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, p.77 à 92

Date de dernière mise à jour : 07/08/2024

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