L'Argonne

Sur les pas d'André Theuriet : La Chanoinesse (3)

Première Partie 1789, III La Gillotte

Les émeutiers ont semé la panique dans le quartier du bourg à Bar-le-Duc en menaçant les nobles...

P. 30 "Ce ne fut que vers huit heures du soir qu'on put arrêter les principaux meneurs. Dès que le député eut acquis la certitude que le désordre serait promptement réprimé, il rentra chez lui, soupa à la hâte, puis redescendit par les Quatre-vingts degrés jusqu'au logis du maitre de poste, afin de faire mettre deux bons chevaux à la disposition de Mme de Rosnes".
La chanoinesse 3

 

P30-31 "Il pressa le pas et gagna la rue des Tanneurs, à l'extrémité de laquelle se trouvait le couvent des Augustins."
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P.31 "Très effrayés par l'émeute, les habitants se tenaient claquemurés chez eux et, de la porte Saint-Nicolas à l'angle des bâtiments conventuels, Baujard n'aperçut pas une âme".
La chanoinesse 3 3

 

P.31 "En face des Augustins, non loin du pont jeté sur un canal de dérivation servant aux tanneries, s'élevait une rangée de façades étroites et basses, bâties en torchis et n'ayant qu'un étage en surplomb, au- dessus du rez-de-chaussée occupé par des boutiques. L'une de ces maisons avait alors pour locataires deux filles, la tante et la nièce, qui y tenaient un cabinet de lecture et qui étaient connues dans la ville sous les noms de la Briquette et la Gillotte.
La chanoinesse 3 4

 

P.31 "A l'heure où François Baujard longeait la rue des Tanneurs, la tante, Manon Briquet, était déjà remontée dans sa chambre située au premier étage; la nièce, celle qu'on appelait la Gillotte, se tenait assise près du comptoir, dans la boutique aux murs tapissés de rangées de livres dont le poids faisait plier les rayons de sapin".
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P.32 "Nanine Gillot courait sur ses trente ans. Petite, rondelette et pétulante avec des façons garçonnières, elle ne manquait pas d'un certain attrait".

P. 34 "Les médisants ne se trompaient pas tout à fait; car c'était précisément vers la boutique du cabinet de lecture que François Baujard se dirigeait furtivement, la nuit du 27 juillet 1789".

 

P.35  "Comme il est pauvre, d'user de votre influence pour lui trouver un emploi lucratif, soit à la municipalité, soit dans les bureaux de la Chambre des comptes.
- Comment se nomme votre protégé?
- Jean-Joseph Renard... Son père était avocat et son oncle maternel est curé à La Chalade.
- Renard?... répéta le député en fronçant ses épais sourcils, n'est-ce pas lui qui vient de publier une ode à la Bastille?

 

P.36 "- Excusez-moi... En premier lieu, je repars demain pour Paris et je n'aurai pas le loisir de revoir Mme de Chavagne... Quant à un emploi, le moment est, inopportun; l'Assemblée nationale s'occupe de modifier l'administration des provinces et je suis même chargé d'un rapport sur la division du royaume en départements".
(La Biesme devient ainsi une limite départementale après avoir était une frontière lors du Traité de Verdun en 843)
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P.37 "Nanine, ayez l'obligeance de m'ouvrir la porte. Désappointée, se mordant les lèvres, elle obéit et livra passage au député sans ajouter un mot. Mais quand elle eut brusquement refermé la porte et tourné la clé dans la serrure, elle étendit le bras dans la direction de la rue et agitant un doigt menaçant :
- Toi, grommela-t-elle entre ses dents, tu me le paieras !"

P.38 "- Eh bien? demanda-t-il impatiemment à la Gilotte.
- Eh bien! mon fi, répondit Nanine désappointée, j'en suis pour mes frais... Je me serais adressée à un mur que j'aurais obtenu plus de satisfaction.
- Il refuse de s'intéresser à moi? reprit Jean- Joseph Renard d'une voix altérée.
- Il refuse.

P.41  "Aussi n'est-il pas nécessaire de casser les vitres dès aujourd'hui. Retourne te remplumer d'abord à la cure de La Chalade : emploies-y tes loisirs à écrire un essai sur les droits et les souffrances du peuple... Je connais ici un libraire qui te l'imprimera... Bien qu'il m'en coûte de me séparer de toi, je patienterai et te tiendrai au courant..."
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P.42 "Nanine, s'écrie Renard remonté et plein d'admiration, tu es ma bonne fée?... Comment reconnaitrai-je jamais ton amitié?
- En m'aimant, mon chouri, repartit la Gillotte, qui se chatta voluptueusement contre le jouvenceau".

 

Documentation :
André Theuriet, La Chanoinesse 1789-1783, Armand Collin et Cie Editeurs - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Date de dernière mise à jour : 30/06/2024

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