Sur les pas d'André Theuriet : La Chanoinesse (17) Valmy
Nous sommes le 20 septembre...2024, un heureux hasard a voulu que notre édition de cette épisode de "la Chanoinesse" corresponde à l'évenement :
Troisième partie 1792, VI Valmy
Jérémie de Damloup et Courouvre viennent de mener les troupes coalisées, dont l'armée de Prusse dans le défilé de la Croix-aux-Bois, le seul d'Argonne à être moins défendu. Cette fois-ci Jérémie de Damloup ne survit pas la balle qui vient de l'atteindre.
P.252 "Le 18 septembre, vers midi - six jours après l'attaque de la Croix-aux-Bois - Hyacinthe d'Eriseul en habit de cheval trottait sur la route de Grandpré à Mouron, en compagnie d'officiers appartenant au corps des émigrés ou attachés à l'état-major du roi de Prusse."
P.254 "Nous voici enfin en route pour Paris.
- Ça n'a pas été sans peine! grommela le capitaine d'Espondeilhan, le maréchal-duc a commis une grosse faute en demeurant trois jours inactif à Landres, au camp de la Crotte..."
( ) "En arrière, la masse du château de Grandpré se découpait sur un fond de verdure et sur l'échevèlement des nuées. Au long du chemin encaissé cheminaient lourdement des files d'équipages;"
P.256 "Quel est ce gentilhomme? demanda à Jarjaye Hyacinthe, choquée de l'impassibilité olympienne de son interlocuteur.
- C'est M. de Gothe, conseiller de Son Altesse le duc de Weimar... Il a écrit un roman qui fait quelque bruit en Allemagne et les gens de son pays lui accordent du talent..."
P.258 "Les yeux tournés vers les plaines qui allaient devenir un glorieux champ de bataille, elle croyait entendre déjà les carillons des cloches et les vivats des foules acclamant le roi dans son palais de Versailles..."
( ) "Le prince devra s'emparer de Vienne-le-Château, s'engager ensuite dans. un ancien chemin romain et déboucher à un carrefour de la forêt qu'on nomme la Pierre-Croisée..."
P.259 "Dès que nos troupes seront établies sous-bois, elles pourront combiner leurs mouvements avec les régiments autrichiens qui occupent Varennes, attaquer sur ses derrières le détachement français posté à La Chalade, remonter la vallée. de la Biesme et forcer le général Dillon à quitter les Islettes."
P.260 "Préparez-vous donc à rejoindre le corps de Hohenlohe qui campe au village de Servon. Les opérations commenceront demain de bonne heure. Dès que l'avant-garde aura occupé Vienne-le-Château et dégagé le chemin de La Chalade, vous vous rendrez chez madame votre tante et vous nous mettrez en rapport avec vos amis les verriers."
( ) "Un détachement commandé par le prince de Hohenlohe marchait sur le bourg de Vienne, traversait la Biesme et occupait la Harazée, à la lisière de la forêt. Hyacinthe, Vendières et Courouvre. s'étaient joints à l'état-major du prince et la chanoinesse, surexcitée par les premiers coup de fusil tirés sur les avant-postes du général Duval, n'attendait plus. qu'un ordre pour gagner le Four-aux-Moines par les bois de la Bolante."
P.261 "- Prince, dit ce dernier, en entrant précipitamment, il y a du nouveau!... Ordre du roi de vous replier sur Massiges."
P;263 "Quand on reçut brusquement l'ordre de plier bagages. On laissait en arrière fourgons, chariots, voitures d'ambulance, tout ce qui pouvait entraver une marche rapide, et vers trois heures, l'armée entière se dirigeait en trois colonnes vers la vallée de la Tourbe."
( ) "Maintenant on marchait en pleine Champagne pouilleuse, dans une région aride et nue, où une somnolente rivière, la Tourbe, se trainait parmi des terrains lépreux, sillonnés de déchirures crayeuses. La verdoyante gaieté des arbres et des vignes avait disparu."
( ) "A peine, çà et là, un maigre buisson d'épine noire ou un bouquet de pins rabougris rompaient la monotonie des terrains chauves et plats. De loin en loin, on traversait un hameau abandonné, aux portes et aux vitres défoncées."
P.265 "Vers trois heures du matin, les troupes pouvaient enfin souffler aux environs de Somme-Tourbe, où l'état-major du roi et du duc de Brunswick s'arrêtaient."
( ) "On approchait de la ferme des Meigneux, quand un éclair roussâtre troua le brouillard et un coup de canon résonna sourdement, comme un salut matinal de l'ennemi."
P.266 "Dans la grise épaisseur du brouillard les éclairs rougeâtres et les coups de tonnerre partaient de deux endroits à la fois : des hauteurs du mont Yvron où se trouvait l'artillerie de Duprez-Grassier, et de l'auberge de la Lune où étaient pointées les batteries de Kellermann."
( ) " Dans cet intervalle le gros de l'armée confédérée arrivait enfin sur le plateau des Meigneux."
P.267 "Sur les deux flancs du plateau de Valmy, l'armée française étendait ses ailes légèrement repliées."
( ) "Le vent d'ouest promenait de rapides coups de soleil sur les drapeaux tricolores frissonnants, sur les régiments de grenadiers aux baïonnettes scintillantes:"
Troisième partie 1792, VII La Chute des rêves
P. 269 " Non, ce n'étaient pas des coups de tonnerre, mais des coups de canon qu'on entendait la-bas, au delà des bois, du côté de Sainte-Ménehould."
P.271 « Dans sa séance d'hier, l'Assemblée législative, sur le rapport du citoyen Tocquot, a décrété d'accusation, comme traitres à la patrie, les administrateurs du département de la Meuse, Ternaux et Baujard, qui ont criminellement pactisé avec les ennemis de la Nation, en se rendant à Verdun pour signer les réquisitions de Brunswick. »
P.277 "Vous avez vu le prince de Prusse? dit-elle d'une voix altérée.
- Ça n'a pas été sans peine... On me renvoyait d'Hérode à Pilate. Enfin je l'ai joint à la ferme des Meigneux... Il n'a pas pu vous écrire, comme de juste, seulement il m'a commandé de vous dire qu'il fallait regagner Verdun le plus vite possible."
( ) "Ah! oua!. Ils ont perdu la tête et ne savent plus s'ils iront à hue ou à dia. Les soldats ont la colique, les chefs eux-mêmes sont débiscaillés... Entre nous, je crois qu'ils ont de la guerre plein le dos et qu'ils rentreront tout bêtement chez eux..."
Documentation :
André Theuriet, La Chanoinesse 1789-1783, Armand Collin et Cie Editeurs - Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, p.252 à 277
Date de dernière mise à jour : 25/09/2024
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