Argonne - éclosion des bourgeons
Le printemps est déjà bien avancé. L'Argonne est parée de sa verdoyante couverture végétale estivale. Après la période de dormance, c'est la renaissance (le réveil) du végétal que nous apprécions chaque année. Le bourgeon un organe essentiel pour la vie du végétal. Il assure sa croissance, sa reproduction - instant magique et fascinant quand il éclot. Des processus déclenchés par la lumière et les températures. Ce moment (débourrement ou débourrage) est source d’inquiétude, notamment pour les arboriculteurs, les vignerons quand les conditions paraissent idéales, mais où un fort coup de gel peut anéantir ou hypothéquer la récolte de l'année. Quelques jours après, c'est l'apparition des feuilles, des fleurs ou des inflorescences. De quoi nous ravir en Argonne, tant la biodiversité est riche.
Un inconvénient, certains pollens, dispersés (anémophile - dispersé par le vent) à la suite, procure des effets allergisants chez les personnes sensibles (rhinite)
Inflorescence (appelée aussi châton) mâle du bouleau,
Inflorescence femelle du bouleau.
Frêne (mâle)
Frêne (femelle)
Chêne sessile (Mâle)
Charme (mâle à gauche et femelle à droite de la photo)
Hêtre (mäle)
Orme, La transformation de la fleur en fruit appelé samare ou akène.
Erable (fleur classique avec les organes mâles et femelles)
Quand le bourgeon inspire un poète :
Titre : Le printemps
Poète : Auguste Angellier (1848-1911)
Recueil : Le chemin des saisons (1903).
Les bourgeons verts, les bourgeons blancs
Percent déjà le bout des branches,
Et, près des ruisseaux, des étangs
Aux bords parsemés de pervenches,
Teintent les arbustes tremblants ;
Les bourgeons blancs, les bourgeons roses,
Sur les buissons, les espaliers,
Vont se changer en fleurs écloses ;
Et les oiseaux, dans les halliers,
Entre eux déjà parlent de roses ;
Les bourgeons verts, les bourgeons gris,
Reluisant de gomme et de sève
Recouvrent l'écorce qui crève
Le long des rameaux amoindris ;
Les bourgeons blancs, les bourgeons rouges,
Sèment l'éveil universel,
Depuis les cours noires des bouges
Jusqu'au pur sommet sur lequel,
Ô neige éclatante, tu bouges ;
Bourgeons laiteux des marronniers,
Bourgeons de bronze des vieux chênes,
Bourgeons mauves des amandiers,
Bourgeons glauques des jeunes frênes,
Bourgeons cramoisis des pommiers,
Bourgeons d'ambre pâle du saule,
Leur frisson se propage et court,
À travers tout, vers le froid pôle,
Et grandissant avec le jour
Qui lentement sort de sa geôle,
Jette sur le bois, le pré,
Le mont, le val, les champs , les sables,
Son immense réseau tout prêt
À s'ouvrir en fleurs innombrables
Sur le monde transfiguré.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
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