Pêche au filet de l'Etang de Belval-en-Argonne
L'Argonne et ses étangs nous amènent à voir un usage ancestral - la pêche des étangs au filet. Cette pratique se perpétue depuis le Moyen-Âge, généralement ces étangs sont dus au travail des moines. La vie d'un étang alterne entre la période d'évolage (exploitation en eau) et celle d'assec (exploitation sans eau) où l'étang peut-être semé. L'intérêt est de récolté le produit de la pêche. C'est aussi un moyen de préserver l'étang en bon état en éliminant certains poissons indésirables comme les poissons-chats, les perches "soleil" ou certaines écrevisses invasives, mais aussi éviter la prolifération d'herbes également invasives. La période pour réaliser cette pêche est l'automne ou l'hiver, donnant ainsi cette ambiance matinale brumeuse et parfois frileuse.
(entre parenthèses - le vocabulaire employé dans La Dombes ou d'autres régions également riches en étang et pratiquant ce type d'élevage).
Avant la vidange de l'Etang de Belval-en-Argonne - Endroit stratégique d'un étang la bonde (thou) permettant la vidange de celui-ci. (février 2020)
Un aperçu du chenal de l'étang en mai 2020 où se situe l'action de pêche les 11 et 12 novembre 2021.
Jeudi 11 novembre 2021, après la traditionnelle choucroute, l'après-midi sur la digue de l'Etang de Belval-en-Argonne, avec une vue sur le chenal où s'affairent les pêcheurs.
Il reste de grosses pièces à trier, à peser et à attribuer, des carpes allant jusqu'à 10kg.
Différence entre les écailles d'une carpe miroir, à gauche et d'une carpe royale, à droite
La préparation du filet pour le lendemain
Fin de journée précoce avec le brouillard qui s'installe sur l'étang.
Vendredi 12 novembre 2021 - Dans la fraicheur matinale, le filet est tiré (asservé). Après la vidange de l'étang, le poisson se trouve piégé dans la rigole de plus basses eaux, puis dans la poche formée par le tirage du filet (seillette, bâtard, grosses mailles).
La concentration du fretin attire de nombreux convives
Le poisson est récupéré avec une longue épuisette (arvot ou arvo).
Le fretin est prélevé en premier.
Les seaux de poissons sont déversés sur la table de tri (la gruyère), cette opération demande de la main d'œuvre. Les poissons sont ensuite rapidement déposés dans des viviers pour l'acheminement. Le poisson passe très peu de temps hors de l'eau entre le moment où il est pêché et la mise en vivier sur le camion.
Le poisson récolté sert à rempoissonner d'autres étangs ou des rivières pour les Association Agréée de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques (AAPMA). Jadis, brochets, sandres ou carpes se retrouvaient sur l'étal du poissonnier, c'est moins courant aujourd'hui. Certains restaurants proposent sur leur carte, brochet ou sandre. Et sur les livres gastronomiques de Champagne, des Ardennes et de Lorraine, nous trouvons entre autres :
Brochet braisé au champagne,
Matelote champenoise,
Filet de brochet au vin des Riceys,
Ecrevisses à la champenoise,
Brochet farci à la rémoise,
Brochet à la façon des meusiens,
Tanche à la Lorraine.
Documentation :
Les étangs de La Dombes (France), Éric Mollard, Annie Walter, Éditeurs scientifiques Agricultures singulières, IRD Éditions, Paris, 2008
https://www.dombes-tourisme.com/decouvrir-lessentiel/la-dombes-terre-detangs/les-peches-detang-en-dombes/
Recueil de la gastronomie champenoise et ardennaise
L'inventaire du patrimoine culinaire de la France - Champagne-Ardenne
Date de dernière mise à jour : 14/11/2021
Ajouter un commentaire